vendredi 15 avril 2022

Vacances de Pâques 21 aux chutes Victoria, Zambie

 Pour les vacances de Pâques 2021, nous souhaitions passer un peu de temps en Zambie, que nous avions juste traversée en décembre pour rejoindre Dar-es-Salaam en train. Le pays nous avait plu et nous souhaitions en voir davantage. Nous voulions surtout découvrir les chutes Victoria, à la frontière avec le Zimbabwe.

Plusieurs collègues et amis ayant le même projet, nous nous sommes organisés pour partir ensemble. Pour se serrer les coudes à la frontière (toujours une épreuve !) et partager les frais de location d’un bus avec chauffeur. Une de nos grandes amies a joué les Tour Opérateur et a tout pris en charge.

Nous sommes donc partis à 6h le premier dimanche des vacances à 15 en voiture jusqu’à la frontière. Deux bonnes heures pour sortir du Congo, montrer 10000 fois notre test pcr, notre carnet jaune, notre passeport… à 15, cela prend du temps ! 20 minutes côté zambien et tout était réglé. Nous avons retrouvé notre bus de l’autre côté et, premier fou-rire : le chauffeur s’appelle Muzungu ! Ce qui signifie « Blanc », c’est notre surnom à tous ici. La journée est très longue, nous roulons jusqu’à 21h environ. Quelques breaks pour manger ou passer aux toilettes, le temps se passe à admirer les paysages qui changent tout au long de la route, à bavarder, lire, écouter de la musique… Le confort d’un petit bus, c’est qu’on peut s’y installer (presque) confortablement, changer de voisin, parfois étendre ses jambes… Quelques péripéties à notre arrivée à Lusaka et finalement, nous nous écroulons à plus de 23h… pour nous réveiller tôt le lendemain et reprendre la route ! Une deuxième journée au même rythme que la première mais la surprise au bout vaut toute notre patience : nous arrivons à Livingstone vers 18h, pour voir le coucher de soleil sur la Maramba River avant de découvrir nos magnifiques bungalows du Lodge. Splendide ! Et tellement confortable !

Nous passerons 4 jours à Livingstone, au Maramba River Lodge. Nous observons les hippopotames en prenant le copieux petit déjeuner ou en dégustant un cocktail au bord de la rivière. Un matin, mal réveillée et sans mes lunettes, un cappuccino à la main, je me fais la réflexion que ce bout de bois, là-bas, semble remonter le courant… je regarde de plus près… ce n’est pas un bout de bois, mais un petit crocodile ! Nous ne laissons jamais Timothée et Guillaume sans surveillance car nous craignons les nombreux singes, plus encore que les crocodiles.

Le lendemain de notre arrivée, nous passons toute la journée aux chutes. C’est dans ce genre d’endroits qu’on sent la force de la nature et qu’on réalise sa puissance tout en appréciant sa beauté. Que dire des chutes ? Elles sont grandioses !!!! Spectaculaires ! Dimitri et moi les classons instantanément dans notre « top 10 » des plus beaux sites naturels que nous ayons eu la chance de voir. Pour vous donner une idée, en cette fin de saison des pluies, leur débit est de près de 10 000m³par seconde ! La brume qui s’en dégage se voit de loin. Nous passons la journée à parcourir tous les sentiers de promenade pour prendre des centaines de photos depuis tous les points de vue proposés. Nous hurlons en nous faisant tremper au moment de les approcher au plus près. La partie la plus sportive n’a pu être immortalisée car les appareils étaient bien à l’abri.

Le lendemain, nous tentons une visite au « croco park » : fermé. Déçus, nous nous consolons en mangeant des sushis dans Livingstone avant de faire un peu de shopping. Repos, piscine, détente, moments en famille et entre amis… une bonne journée de vacances.

Le troisième jour est plus chargé : le matin, nous allons dans une réserve pour voir des rhinocéros ! Nous les approchons à pieds et sommes tous très très impressionnés ! Surtout quand la femelle, la Maman, se redresse et nous fait face en position menaçante… De retour du safari Rhino, je pars avec Lucie et ses deux amies pour une randonnée à cheval dans la brousse ! Quel bonheur, un meilleur contact avec la nature que celui qu’on peut avoir en voiture. Après avoir croisé des zèbres, nous observons quelques oiseaux, des arbres magnifiques mais surtout la vue sur les chutes, au loin. Pas le temps de nous reposer, nous descendons de cheval pour monter dans un bateau qui nous est réservé pour une « Sunset Cruise » sur le fleuve Zambèze. A nouveau, une nature grandiose, la lumière qui change, le ciel qui flambe, les hippopotames qui se prélassent dans l’eau tiède, les oiseaux qui prennent leur envol à la tombée de la nuit… Et tout ça, avec des amis et un « chef » à bord ! Boissons et barbecue à volonté : que demander de plus ?
En quittant le bateau, nous nous dirigeons vers un autre hotel pour prendre un dernier verre en compagnie de nos collègues de Lubumbashi qui séjournent aussi dans la région.
Quelle journée !

Nous quittons notre Lodge à grands regrets, le lendemain, en direction de Lusaka. La route est longue (10h !), comme toujours, mais bonne. L’hôtel où nous arrivons dans la soirée est superbe ! Il se trouve dans un parc de plusieurs hectares qui abrite une nurserie d’éléphants et de nombreuses espèces en liberté. Aucun prédateur, c’est rassurant ! Les bungalows sont parfaits et le restaurant… un vrai régal. C’est un point important quand on vit toute l’année en RDC et qu’on est gourmet, je vous assure ! Nous nous régalons !
Nous ne passons que deux nuits sur place, le temps de nous imprégner de la beauté des lieux et surtout, de faire une grande promenade jusqu’au lieu où les éléphants sont nourris. Pour cela, Dimitri et moi partons avec les 8 enfants du groupe ! Magnifique promenade de plusieurs km dans les bois, la brousse,… Nous sommes ravis d’observer les éléphanteaux pendant leur repas et aussi pendant leurs jeux. Ils sont beaux ! Nous les observons de loin, pour ne pas les perturber. Le programme permet à ces jeunes orphelins d’être soignés en attendant d’être suffisamment grands pour être réintroduits dans une plus grande réserve ensuite. Nous adhérons !

Nous quittons le Lilayi Lodge avec le regret de n’avoir pas eu assez de repas pour goûter toute la carte mais soulagés de nous rapprocher de chez nous. En effet, notre amie « organisatrice » a commencé une mauvaise malaria à Livingstone et son état ne fait qu’empirer… Le trajet en bus est très pénible pour elle et nous sommes tous vraiment inquiets lors de notre arrivée à Ndola où nous faisons étape (dans un mauvais hotel cette fois). Le lendemain, nous partons avec les enfants vers Kitwe pour faire du shopping pendant que notre amie et son mari se rendent à l’hopital. « Juste une piqûre et je vous rejoins » disait-elle… Finalement, ils la garderont plusieurs jours en soins intensifs et ne la laisseront repartir qu’après avoir reçu deux poches de sang… Saleté, la malaria ! Nous avons appris que son état était critique alors que nous étions à Kitwe avec les enfants et devions retraverser la frontière avant 16h… Moment difficile : nous avons dû laisser leurs 4 enfants sur place, chez un cousin de notre amie (par chance !) et repartir sans eux. Drôle de sentiment, que de laisser nos amis et les enfants en arrière… et surtout avec l’angoisse causée par cette malaria. Il faudra finalement des semaines à notre amie pour commencer à se rétablir… Malgré cela, nous gardons un excellent souvenir de notre voyage en Zambie !

lundi 24 janvier 2022

Mikembo: carnaval 2021

Un article et des photos qui arrivent avec quelques mois de retard… mais mieux vaut tard que jamais,
tout le monde est d’accord ?



Depuis la semaine de notre arrivée, en septembre 2020, Timothée et Lorenzo sont inséparables. Ces
deux-là se sont trouvés avec bonheur en parlant de rugby au bord d’un terrain de foot. Pour
Timothée, il s’agit de sa première grande histoire d’amitié, ou en tout cas c’est la plus forte dont on
se souvienne ! Chaque semaine, l’un est chez l’autre après les cours ou pour toute une journée le we.
Lorenzo était timide au début puis de plus en plus à l’aise dans notre famille… sauf quand on lui sert
des légumes aux repas ! Quand il est à la maison, Timothée est heureux évidemment mais Guillaume
aussi ! Les « grands » l’acceptent souvent dans leurs jeux, pour son plus grand bonheur. La plupart du
temps, Lucie se joint aussi à la joyeuse troupe et Adrien aussi ! Toute la dynamique familiale change
en sa présence.

LA boîte au lettres belge, qui indique le seul endroit du parc où on peut avoir du réseau.


Par la force des choses, nous avons fait la connaissance de son papa, tout aussi charmant ! Nous nous
entendons toujours pour organiser les rencontres de nos enfants. Quelle bonne idée lorsqu’il nous
propose de nous joindre à eux pour un we à Mikembo ! Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’y
aller et sommes ravis de pouvoir intégrer un groupe (de deux couples et 5 garçons de 5 à 10 ans).
Nous nous demandons si Adrien et Lucie s’y amuseront… mais nous n’hésitons pas une seconde à
accepter : Mikembo est une petite réserve privée dans laquelle on peut observer des girafes, zèbres,
impalas, phacochères… La dernière fois que nous avons vu ce type d’animaux, c’était à Bandia, au
Sénégal. Timothée était trop petit pour s’en souvenir et Guillaume n’était pas encore là.



 Nous embarquons donc le vendredi du congé de carnaval et faisons connaissance de la maman de
Lorenzo ainsi que de l’autre couple. La route est courte (ouf !) et nous sommes vite au camping.
La journée se passe entre « game drive » dans le parc, découverte de la pêche (je vous rassure nous
remettons à l’eau tous les poissons pêchés ! Sans ça, les enfants n’auraient pas accepté de
participer !)




 
 





La nature est belle, l’ambiance est bonne… Nous passons une longue soirée à parler et faire
connaissance pendant que les enfants (et certains papas) font un jeu d’approche dans le noir, des
courses-poursuites, des cache-cache… Adrien se révèle un animateur hors pair pour tous ces jeunes
garçons ! Un futur chef louveteaux ? Lucie, quant à elle, débute une petite malaria… et profite peu de
l’ambiance.


 

Seul hic : les innombrables colonies de fourmis géantes ! Quand elles vous grimpent dessus, elles
plantent leurs crochets où elles peuvent et… bonne chance pour les détacher ! Nous avons, entre
autre, retiré une dizaine de tête de fourmis accrochées dans les chaussettes de Guillaume…


 

 

dimanche 10 janvier 2021

Stone Town

 

Après une semaine complète de repos et quelques romans terminés pour chacun, nous avons quitté notre havre de paix pour retrouver l’animation de Stone Town. Nous tournons un bon moment dans les ruelles de la ville avant de trouver notre hôtel. Un nouveau voyage dans le temps : un charme ancien se dégage de la décoration et le personnel, des hommes d’un âge avancé aux manières raffinées, complète parfaitement cette ambiance. Grande joie pour les enfants : la chambre contient une télévision avec la chaine TV5 Monde ! Et - hasard ou coïncidence ?- au moment où ils l’allument, nous tombons sur Question Pour un Champion. Minute de silence dans la chambre et hommage à Grand Maman. Les enfants regardent toute l’émission sans un mot, en se souvenant des moments complices passés avec leur Grand-mère. Une heure de TV pour la durée de notre séjour, c’est déjà bien : il y a tant à faire ici ! Nous déambulons au hasard des rues, nous perdant avec délice dans ce labyrinthe où nous passons d’immeubles en ruine à hôtels de luxe en quelques pas. Les boutiques de souvenirs sont trop nombreuses, les souvenirs tous les mêmes. Nous terminons notre promenade face à la mer, dans un grand marché de nourriture : shawarmas, fruits de mer, brochettes,… les stands sont innombrables ! Nous dégustons avec délice du jus de sucre de canne. Quel régal ! Cela nous change du traditionnel poulet-frites trop souvent mangé depuis le début de ce voyage. 




 



Le deuxième jour à Stone Town, le mardi 29 décembre, nous souhaitions retourner voir les tortues sur Prison Island. Il y a 10 ans, nous avions adoré cette visite et observé des tortues immenses, très très âgées et bien soignées. Nous nous rendons sur la plage d’où partent les petits bateaux et sommes effarés par le monde : des centaines de touristes sont en train de remplir des dizaines d’embarcations. Nous ne nous décourageons pas et prenons la mer pour nous diriger vers l’île. Sur place, nous sommes consternés : les centaines de touristes se promènent n’importe où, il n’y a plus de sentier balisés ni de responsables pour la surveillance. Résultats, les tortues sont encerclées de touristes hystériques, certains s’asseyent sur leur dos ( !!!), d’autres les bousculent… nous sommes horrifiés par ce spectacle ! Pas de nourriture à disposition des animaux, pas d’eau non plus. Des barrières cassées, des arbres déracinés : cet endroit semble dévasté.  Notre « capitaine de bateau » nous explique qu’autrefois, le gouvernement gérait l’île et le parc naturel, s’occupant à merveille de ces tortues séculaires. Il y a trois ans, le gouvernement a vendu l’île à une entreprise privée qui l’exploite comme elle le veut. Elle fait donc payer l’entrée aux touristes mais ne prend plus soin des tortues ! Nous avons le cœur brisé : certains de ces animaux ont 200 ans ! Imaginez les époques traversées, les personnes rencontrées, les crises, guerres, changements de climat,… Ce sont des témoins du passé, que nous devons laisser à nos descendants ! Nos enfants sont choqués par le manque de soin reçu par ces animaux, et surtout par l’attitude des touristes. Les grands groupes de russes bruyants boivent des bières (Il est 10h et le soleil tape déjà fort), et abandonnent leurs vidanges n’importe où. Promis, nous ferons un rapport aux ong concernés par les animaux !
C’est quand les enfants réalisent que la tortue qu’ils observent est née bien avant l’arrière-grand-mère de leur arrière-grand-mère Grany qu’ils mesurent l’extraordinaire durée de vie de cet animal majestueux.






En rentrant de Prison Island, nous nous arrêtons dans un petit restaurant, comme la veille à midi. Nous découvrons une carte bien remplie et passons du temps à faire notre choix parmi les plats proposés ! Quand la serveuse arrive enfin, elle nous dit que non, il n’y en a pas (aucun des plats choisis). Nous suggérons d’autres plats, encore et encore… et finalement demandons ce qu’elle a ! Réponse, vous vous en doutez : du poulet et des frites ! Youpie…





 

samedi 9 janvier 2021

Repos à Zanzibar

Après ce long voyage, nous atteignons enfin notre destination de vacances. 

 Notre hôtel est composé de huttes au bord de la mer, tout au bout du petit village de Kizimkazi. Les autres hôtels de la région semblent avoir souffert de la crise sanitaire… ils sont tous déserts. Le propriétaire de notre Lodge explique qu’ils recommencent à avoir du monde seulement depuis décembre. Lors de notre séjour, nous constatons que le Lodge est rempli en permanence ! Des touristes français mais aussi des expatriés de Dubaï, du Quatar, des russes… Nous sommes contents pour lui que ses affaires reprennent. L’ambiance au Lodge est détendue et familiale. Les enfants se font de nombreux copains. Tout est prévu pour le repos, la détente et les jeux des enfants.


 

Au programme de ces vacances : lecture, siestes, repas, piscine, promenades. Nous refusons tout net toutes les excursions proposées : nous adorerions voir les dauphins qui vivent au large mais les 20 bateaux remplis de dizaines de touristes passant devant notre hôtel tous les matins nous dissuadent. Pauvres dauphins, quel harcèlement touristique ils subissent ! Même chose pour le snorkeling sur le banc de sable entouré d’un récif de corail : si c’est pour nous cogner à des dizaines de touristes et observer la mort lente des coraux qui supportent mal cet envahissement, non merci ! Nous discutons et prenons ces décisions en famille : les enfants comprennent que le respect de la nature prime sur notre plaisir personnel. Le 25 décembre, nous passons la journée sur la plage de Paje, à l’est de l’île. Des grosses vagues, des vendeurs de « bijoux Masaï » (à voir…), plein de touristes, des restaurants variés, des possibilités de se faire tatouer au henné… Un gros changement d’ambiance !






dimanche 3 janvier 2021

Destination Zanzibar

 


Je n’arrive plus à me souvenir de comment l’idée est venue… Nous avons entendu parler, par un collègue, d’une ligne de train toujours en activité et qui permettait de relier la Zambie à Dar Es Salam en Tanzanie. Un train en Afrique, en 2020, ça nous a paru extraordinaire ! Depuis Lubumbashi, les vols sont très chers (la ville n’est pas une destination touristique) et les routes angoissantes.  Guillaume souffre encore du mal des transports, l’état de la voirie est  par endroits  lamentable, les contrôles routiers sont souvent synonymes d’heures perdues en palabre avec des policiers corrompus, les camions surchargés menacent à tout moment de créer des accidents, et je ne parle même pas des petits bus jaunes qui font n’importe quoi ! Voyager  quand on vit en Afrique centrale, c’est donc soit dangereux, soit onéreux. Et voilà que s’ouvre une nouvelle possibilité : le train ne coûte presque rien et est plus sûr que la route ! En plus, contrairement aux bus et avions, on peut s’y allonger pour de vrai et s’y promener.

Très vite, un groupe de professeur s’intéresse au projet « train ». Nous organisons des soirées de discussions, afin de mettre en commun les renseignements que chacun a cherché de son côté. Finalement, un groupe de 13 personnes se compose : notre famille de 6 et 7 autres adultes. Super ! En plus de nous renseigner sur ce fameux voyage en train, nous devons obtenir toutes les informations pour les traversées de frontières : Congo-Zambie puis Zambie-Tanzanie : les visas, les formalités et surtout ces fichus test Covid. Qui exige quoi, comment et à quel prix. Finalement, vouloir voyager en train, c’est une excellente motivation mais c’est nécessaire de choisir une destination. Depuis Dar Es Salam, pas d’hésitations : nous irons à Zanzibar ! Voilà des années que nous n’avons plus voyagé, ou si peu, et la perspective d’une semaine au bord de la mer turquoise, sous 30° à l’ombre, nous enchante.  Dans le groupe, tous veulent faire la traversée en train mais ensuite, chacun ira de son côté. Dimitri et moi sommes rassurés de partir avec de nombreux autres adultes : les traversées de frontières terrestres ne sont as toujours faciles et nous sommes contents d’être plusieurs à veiller sur les enfants tout en veillant sur les bagages et remplissant les formalités administratives.

Le timing est difficile à définir : il y a deux trains par semaine au départ de Kapiri Mpochi, en Zambie : le mardi et le vendredi. Nous terminons les cours et examens le jeudi 17, nous décidons donc de partir à 13h(Lucie et Timothée manquent  un demi jour d’école) pour la Zambie. Finalement, un couple ne peut se joindre au voyage pour une question de passeport pas arrivé à temps. Quelle déception !

Jeudi 17 à 13h, les taxis sont là ! Nous sommes 11, répartis en 3 taxis et l’aventure commence ! 2 petites heures de route et nous arrivons à Kasumbalesa, le poste frontière. A peine arrêtés, des hordes de « porteurs » se ruent sur le coffre et s’emparent de nos valises ! Panique et surtout bras de fer pour récupérer nos affaires. Nous n’avons besoin de personne : nous nous sommes organisés pour n’avoir que 3 sacs à dos et une valise à roulette pour nous 6. Nous savons tout porter ! Finalement, deux des porteurs nous poursuivent, dont l’un empeste l’alcool… rester calme devient vite difficile. Un responsable de la DGM s’empare de nos passeports et nous emmène dans une première petite pièce. Passeports, carnets de vaccination et tests Covid sont passés au crible pour les 11 membres du groupe, cela prend un temps fou. Les agents parlent Lingala pour que nous ne les comprenions pas… Ce qu'ils ne savent pas, c'est que nous avons avec nous une bilingue qui nous traduira ensuite tous les échanges ! Il était question de trouver un « soucis » au moins pour nous extorquer de l’argent… Pas de chance pour eux : nous sommes tous en ordre à tous les niveaux et ils doivent bien nous relâcher sans nous arnaquer ! Nous faisons ensuite une première file pour remplir des documents et nous faire prendre nos températures. Puis une autre file pour le cachet sur le passeport, et encore deux autres postes de vérification… Au total, pour sortir du Congo, nous aurons montré 5 fois tous nos papiers ! A 11, ça prend beaucoup de temps. En traversant une grande grille, nous quittons la boue, les montagnes de déchets et l’agitation pour arriver dans un endroit propre, avec des bâtiments modernes, des parterres de fleurs… Et passons à nouveau par deux bureaux (pour montrer tous nos documents, répondre à des questions, remplir des papiers,… tous les 11) afin d’entrer officiellement en Zambie. Au total : deux heures pour traverser la frontière à pieds ! Du côté zambien, nous trouvons vite trois taxis prêts à nous emmener vers Ndola, la ville où nous avons prévu notre première étape.

Les paysages sont très différents : des forêts, des jardins soignés, des routes propres et en bon état (sauf entre la frontière et Chililabombwe), des autoroutes 2x2 bandes, des centres commerciaux, des policiers courtois qui vérifient les papiers puis souhaitent une bonne journée… quelle différence ! La Zambie nous séduit immédiatement. Les enfants sont patients et courageux. Encore trois heures de route et nous arrivons finalement vers 20h à notre hôtel. Répartition dans les chambres et rendez-vous au restaurant. Pas de menu, nous commandons ce qu’il y a : du poulet et des frites. Nos enfants ont très faim, surtout Guillaume qui attend, bien assis, sans bouger… pendant 1h30 ! Il finit par presque s’endormir à table, impatient, le ventre creux, quand son assiette arrive enfin. Il est plus de 22h, il a encore eu école ce matin de 7h30 à midi et la journée a été épuisante.

Vendredi 18 , réveil à 6h ! Petit déjeuner à l’anglaise et en route dans un minibus pour la gare des bus. Le grand bus démarre à 7h30 en direction de Lusaka. Le bus est rempli, nous sommes tous éparpillés. Nous avons le plaisir de visionner un film chinois sous-titré en turc ! Ça fait bien passer le temps. Nous descendons, sous la pluie, près de 2h plus tard à Kapiri Mposhi et y trouvons des taxis pour nous emmener à la gare de trains. Je veille sur les enfants qui ont besoin de se dégourdir les jambes pendant que les autres prennent les renseignements, les billets, constituent les trois cabines et font la connaissance d’un parisien qui voyage depuis 3 ans ! Nous avons 4h devant nous avant le départ du train : on nous installe dans un petit salon VIP réservé aux voyageurs de première classe. Quel voyage dans le temps ! Nous en profitons pour aller par petits groupes en ville faire quelques achats : eau, biscuits, pies à la viande…









A 14h, nous embarquons, surexcités ! Le grand but de ce voyage est atteint : nous prenons le train ! La cabine est propre, petite mais bien aménagée. Les enfants ont un sourire jusqu’aux oreilles, nous aussi. L’après-midi se passe en observation du paysage, jeux, lecture, bavardages, visite du train… Nous nous rendons au wagon-restaurant le soir pour manger un poulet avec des frites ! La nuit n’est pas très bonne : le train fait beaucoup de bruit, nous secoue énormément et s’arrête très régulièrement. A chaque fois, nous nous rendormons puis sommes violemment secoués par le remise en route. Je passe une bonne partie de la nuit à regarder par la fenêtre : la vision du train qui éclaire doucement les alentours immédiat est féérique ! Timothée et Guillaume ronflent jusqu’au petit matin. Pas de douche, des toilettes peu agréables… mais un copieux petit déjeuner et nous sommes prêts pour cette nouvelle journée d’aventure !

 

 


 Nous pensions arriver pour 10h pour la ville-frontière Nakonde et y arrivons finalement vers 13h30. Après avoir passé la matinée dans une douce torpeur, branle-bas de combat : nous ressortons tous les 11 avec tous nos bagages et entreprenons de marcher depuis la gare jusqu’au poste frontière. C’est un peu moins d’un km mais nous aurions pris des centaines de photos si nous n’étions pas pressés : nous avons prévu de prendre la « correspondance » pour Dar Es Salam qui démarre à 17h de Mbeya. Beaucoup d’animation, nous portons nos bagages et marchons d’un bon pas. Les gens nous regardent, incrédules : nous formons un drôle de cortège !

 








Le poste frontière est incroyablement moderne. Nous y sommes très gentiment accueillis et y passons un temps qui nous paraît interminable : un premier bureau puis nous sommes convoqués un à un dans une pièce « médicale » : angoisse, que nous veulent-ils ? Questionnaires, prise de température… on nous certifie qu’il n’y a pas de Covid en Tanzanie. Nous portons nos masques par habitude mais ici c’est très mal vu ! Une file pour les cachets de sortie de Zambie, une autre pour les cachets d’entrée, des formulaires à remplir, encore, un visa à payer, encore… Et finalement, nous sortons du poste frontière passé 15h, déçu car nous pensons manquer le train. Un voyageur qui était avec nous dans le premier train nous dit que le second part à 19h de Mbeya, que nous pouvons l’avoir ! Nous nous précipitons dans le petit bus qu’il nous indique et fonçons vers la prochaine gare. Il semble que ce voyageur, le bus, et tous les vendeurs qui s’y sont embarqués sont des arnaqueurs… Nous sommes contrariés mais pas trop : les paysages sont déjà incroyablement différents, il fait chaud, le pays nous semble beau et accueillant ! Finalement, nous arrivons à la gare de Mbeya vers 18h20 et nous précipitons au guichet : c’est la cohue ! Heureusement, un des amis du groupe avait eu un contact avec les responsables du train et déjà réservé nos places ! Nous apprenons que le train n’est attendu que vers 22h ou 23h… Heureusement, nous pouvons attendre dans un salon VIP. Salon vite bondé et infesté de cancrelats, les toilettes attenantes sont innommables… Nous ne quittons pas la gare : nous déplacer de nuit dans une ville inconnue n’est pas une bonne idée et nous n’avons aucune certitude quant à l’heure d’embarquement. Du coup… nous passerons plus de 5h dans ce salon, avec pour seul repas de la journée un épi de maïs grillé… Nos enfants sont vraiment courageux !





 




Embarquement vers 1h30 du matin, nous sommes déçus : le train est sale, sent mauvais et plus vétuste que le premier. Nous sommes, pour la plupart, pris de fous-rires. Plus de 60h de voyage déjà, peu de repas, notre dernière douche remonte à près de 48h,… D’une cabine à l’autre, nous entendons nos amis partir dans de grands éclats de rire ! Lucie craque… Guillaume, lui, s’était endormi dans mes bras dans le salon, je l’ai juste déposé sur la couchette qu’il partage avec Timothée pour qu’il poursuive sa nuit. Les enfants et Dimitri s’endorment vite, le ventre creux. Pour ma part, je veille… à chaque soubresaut du train, je repousse Guillaume et Timothée sur leur couchette pour éviter qu’ils ne tombent.

Nous sommes déjà dimanche 20 décembre. A 7h du matin, on frappe violemment à notre porte : furieuse, je me lève avec de grands « chhhhht, kids are sleeping ! ». Mais le monsieur en face duquel je me trouve est désarmant de gentillesse et propose de nous apporter le petit déjeuner en cabine. J’accepte avec plaisir ! Les enfants se réveillent de bonne humeur et sont ravis de ce petit déjeuner anglais copieux ! Ils découvrent le Chaï, que, pour ma part, je retrouve avec un plaisir immense ! Un thé fort, sucré avec du lait : rien de tel pour vous remettre d’aplomb dans les voyages de routards !

 





Toute la journée se passe dans le train, en jeux avec Guillaume, lecture pour Adrien, Lucie et Timothée. Et observation des paysages pour tous ! Nous avons l’impression à chaque arrêt, de participer un peu à la vie locale. Nous mangeons au restaurant du train le midi. Au menu : un poulet-frites ! Pour le goûter, nous achetons des glaces ! Cela fait des mois que nous n’en avons pas mangé, c’est la fête ! La journée est longue, entrecoupée de petites siestes. Je commence à craquer : enfermée avec les babillages incessants de Timothée et Guillaume, les disputes qui commencent avec la fatigue, le ras-le bol qui s’installe… Les autres sortent du train pendant les arrêts. Ils achètent des mangues, de la canne à sucre, des cacahuètes… niveau ravitaillement, pas de soucis ! Nous commençons tous à rêver de douche et de vêtements propres. Souper au restaurant, au menu : poulet-frites ! Encore une nuit sans sommeil, ballotés par le train, perturbés par les arrêts et redémarrages.





Nous sommes réveillés tôt et avons le temps de boucler les sacs avant l’arrivée. Nous avons dormi habillés, en prévision de l’arrivée prévue quelque part entre 5h et 9h du matin. Finalement, nous arrivons vers 8h à Dar Es Salam ! Heureux ! Nous avons la sensation d’avoir réalisé un exploit : voyager en Routard en Afrique Centrale. Nous avons survécu à 4 jours de transports variés, sans  malade, 4 jours presque sans sommeil, avec une seule douche prise à Ndola 3 jours plus tôt, quelques repas manqués…

Sortie de la gare dans la cohue, notre petit cortège est à nouveau bien remarqué ! Deux membres du groupe nous quittent pour se diriger, en bus, vers Arusha. Les 9 autres partent en taxi vers le port. Nous apercevons la mer ! C’est la fête ! Nous trouvons des tickets de bateau en classe économique. Autant pour le train nous voulions des premières classe pour avoir une bonne couchette, autant pour faire 1h30 de trajet en bateau, cela nous est bien égal d’être confortables ! Nous y trouvons aussi du chaï, des noix de cajous, des chips de manioc,… et improvisons un petit-déjeuner léger et bizarre. Encore une petite attente et nous pouvons embarquer ! Guillaume rêvait d’un bateau rouge, Timothée d’un bateau bleu et moi je pensais qu’il serait blanc. Tous contents : le bateau arbore les trois couleurs ! Nous  trouvons des sièges près des grandes fenêtres. Cela secoue différemment  du train, gare au haut-le-cœur… Nous allons sur le pont admirer le paysage : l’océan indien couvert de petits et gros bateaux au large de la ville, puis simplement  l’immensité et finalement l’île de Zanzibar qui se dessine au loin.

 

1h30 de traversée plus tard, nous arrivons dans la chaleur de Zanzibar ! Étonnant : nous devons encore remplir des documents administratifs et montrer nos passeports. Le groupe se sépare, au terme de 4 jours d’aventure commune. Le sourire aux lèvres, nous nous souhaitons de bonnes vacances et surtout : une bonne douche !

En ce qui nous concerne, notre hôtel nous a envoyé une navette. Grand taxi confortable pour 6, nous nous détendons, Adrien et Guillaume s’endorment, nous apprécions le paysage et retrouvons quelques souvenirs, 10 ans après notre premier séjour. Encore 2h de route et nous arrivons, au propre comme au figuré, en Terre Promise : le Promised Land Lodge ! Au bout d’un tout petit village de pêcheurs, sans autres hotels en activité dans la région… nous nous sentons au bout du monde. Il est  14h heure locale, ce lundi : cela fait exactement 96h que nous avons quitté notre maison de Lubumbashi ! Nous sommes accueillis par un jus de fruit frais, une hutte spacieuse de deux chambres avec terrasse, et une piscine à la température idéale. Les vacances commencent !






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